Le diable se cache-t-il vraiment dans les détails?

Gustave est très heureux de son jardin qui lui donne quelques salades et pas mal de fruits à la belle saison...

Mais c'est avec son noyer qu'il a tissé les rapports les plus intimes. Chaque automne, il stocke sa récolte au sec dans des cagettes aérées à côté des pommes et ça lui fait son délicieux dessert quotidien jusqu'au printemps. À la fin du dîner il trie son assiette: les trognons de pommes partent au compost et les coquilles de noix sont vidées près du poêle: elles lui servent de petit bois pour allumer le feu. Quand le bac à cendres est plein, il répand celles-ci au pied de son noyer.
C'est à chaque fois un plaisir très humble qu'il ressent à cet instant. L'arbre lui offre les fruits dont il raffole et en retour il lui procure la potasse dont il a besoin. C'est comme s'il remerciait son arbre au fond, en lui redonnant ses propres fruits mais transformés, plus assimilables. Un exemple parfait de cercle vertueux entre l'homme et la nature...

Sauf que... Réchauffement climatique!!! Et patatras!!!

Rhagoletis completa a débarqué en provenance d'Italie. Et "la mouche du brou de noix" comme on l'a surnommée, s'est installée bien au chaud dans le noyer de Gustave. Elle y revient chaque année pour pondre ses œufs dans les noix quand elles sont encore vertes. Les larves qui en sortent se nourrissent du brou qui devient rapidement noir et collant, les noix ne peuvent plus sécher, pourrissent et ne sont plus consommables. Chaque femelle peut pondre jusqu'à 400 œufs dans le brou des noix. Les vers se nourrissent puis se laissent tomber au sol où ils attendront l'été suivant pour ressortir sous forme de mouche.
À ce jour il n'existe pas de solution pour lutter contre ce ravageur radical. On ne peut plus manger les noix. Et la belle histoire de Gustave s'arrête là.